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Lorsque le MEDEF de Pierre Gattaz déclare vouloir créer des emplois…
Il y a trois périodes dans la vie d’un homme : celle ou il travaille pour les autres, celle où il travaille pour lui, et celle où fait travailler les autres (Jean Anouilh) Pierre Gattaz vient d’inventer une quatrième période : Celle où il empêche les autres de travailler (La CGT)
Le MEDEF, par la voix de Pierre Gattaz, vient de dévoiler son plan "Un million d’emplois". Qui peut croire un instant que le MEDEF ait jamais voulu créer de l’emploi. Ce plan ressemble pourtant plus à un plan de (mauvaise) communication qu’à un plan créateur d’emploi.
Revenons aux fondamentaux : Qu’elle est la raison d’exister d’une entreprise ? La réponse est évidente : générer du profit, sinon elle disparaît. La question de l’emploi n’est qu’une question incidente, elle n’a de sens pour une entreprise que si elle peut en tirer du bénéfice.
Le plan décrit par Pierre Gattaz s’inscrit pleinement dans cette logique. Examinons en les principaux axes :
– Instauration d’un salaire transitoire inférieur au SMIC. Hormis le fait qu’il révèle que cela fait longtemps que Pierre Gattaz n’a plus vécu avec le montant d’un SMIC, cette mesure déflationniste aboutit à réduire le pouvoir d’achat déjà entamé des salariés. Le but recherché est bien évidemment d’augmenter les marges des entreprises, et en aucun cas de créer des emplois dans un contexte économique déprimé. Soyons rassuré, le MEDEF est constant : Il cherche obstinément le profit sur le dos des employés.
– Assouplissement des 35 heures selon les besoins des entreprises. Avant guerre, les premières tentatives pour instituer une durée de travail à 40 heures par semaine se sont heurtées à des critiques précisant que le bénéfice des entreprises était constitué par le travail effectué entre la quarantième heure et la quarante-huitième heure. A en croire ces écrits libéraux, la France ne devrait donc plus avoir d’entreprises actives depuis des décennies pour cause de faillites. Mais c’était il y a longtemps. Soyons rassuré, le MEDEF vit bien dans son siècle. Hélas, il s’agit du 19ème siècle.
– Augmentation de la durée annuelle travaillée. Pierre Gattaz et le MEDEF militent pour limiter les jours fériés ! On ne sait par quel calcul, l’organisation patronale y voit un vecteur de croissance générateur d’emploi. Le problème est qu’elle doit être bien la seule. Même l’INSEE le conteste. On rappelle qu’un calcul économique valide doit être décrit dans sa méthodologie pour être reproductible et vérifiable. Soyons rassuré, le MEDEF est égal à lui-même : Flou pour tromper les gens
– Révision des seuils sociaux pour apaiser les entreprises. Il s’agit de limiter les contraintes et obligations des entreprises. C’est bien par la précarisation des salariés que le MEDEF prétend créer de l’emploi. C’est là toute la contradiction : Se désintéresser des salariés pour pouvoir en embaucher plus. Cette vision des choses n’est jamais abordée par le MEDEF, on se demande bien pourquoi. Soyons rassuré, le MEDEF est réaliste : Il a bien l’intention de pouvoir licencier sans contrainte.
– Diminution de la fiscalité pour aider les entreprises. En période de contrainte budgétaire répétée et surtout assumée, le principe de vases communicants est pourtant évident : le MEDEF est d’accord pour augmenter la fiscalité des particuliers afin de diminuer celle des entreprises. La baisse du pouvoir d’achat qui en résulte ne doit bien entendu pas être un obstacle. C’est pourtant une question d’actualité brûlante génératrice de chômage... Soyons rassuré, le MEDEF est aveugle. Mais c’est toujours devant la souffrance des gens.
Au regard de ce plan, soyons convaincus, absolument convaincus, que le MEDEF de Pierre Gattaz n’a jamais voulu créer le moindre emploi.... Soyons rassuré, jamais la CGT n’acceptera ce plan et mettra tout en œuvre avec les salariés pour combattre cette politique et imposer ses revendications !
Article publié le 26 septembre 2014.